La Fille du RER, Lady Chatterley et Liberté

EN FIN D’ÉTALONNAGE DU DERNIER FILM DE TONY GATLIF, LIBERTÉ, JULIEN HIRSCH NOUS ACCORDE QUELQUES HEURES. IL S’INSTALLE, EN NOUS RACONTANT À QUEL POINT GATLIF EST UN RÉALISATEUR PRENANT...

Julien Hirsch : Chose que je ne savais pas : c’est un réalisateur qui vampirise pas mal, et c’est agréable... C’est vraiment la position que j’aime, quand je sens que je suis vampirisé. Ça laisse une grande liberté, et en même temps on a l’impression qu’on est bien dirigé. On a l’impression qu’on nous a pris pour bien profiter de nous, c’est plus agréable d’oser proposer, quitte à se faire rembarrer de temps en temps...

Hélène de Roux : Il attend beaucoup de vous, en fait ?

J. H. : C’est ça. Je suis quasiment sûr qu’il ne connaissait rien de ce que j’avais fait, et au départ, c’est juste une rencontre, j’imagine lors d’un casting d’opérateurs. C’est d’abord une rencontre humaine. On m’avait dit plutôt des horreurs, je n’étais pas spécialement parti pour dire oui, et après deux heures de discussion, je lui ai dit : « Faites ce que vous voulez, mais si vous êtes prêt à le faire avec moi, je dis oui tout de suite ». C’est très rare. C’était surtout dû au fait qu’il racontait son film vraiment comme un réalisateur et un cinéaste, il me faisait des dessins... sans que j’aie lu le scénario. C’est lui qui a parlé pendant deux heures en fait, je n’ai fait qu’écouter, et profiter. On n’a fait aucun essai pour le tournage non plus, et la préparation a été assez courte. D’habitude, je préfère étaler les prépas sur plusieurs mois si c’est avec des gens avec lesquels je n’ai pas tourné, comme c’était le cas. En plus, c’était un film un peu particulier parce que c’est un film en costumes, qui se passe sous l’Occupation en France, et lui-même n’était pas très habitué à ce type de chose. Or je sais que les deux films en costumes que j’ai faits m’ont posé des problèmes liés à l’époque, justement.

H. R. : Le premier, c’était donc Lady Chatterley. Et vous avez donc rencontré des problèmes communs dans ces deux films ?

J. H. : Oui, mais je ne dis pas tout au réalisateur